Le Rêve tue.
Vol à l'étalage, tel fut mon dernier rêve. On me dépouillait de ma chair, de mon âme, on m'écartelait tel un chat, mes entrailles sous moi venait à se perdre. Les enfants des rues s'emparaient de mon identité, en dispersant mes papiers à tout va. En me jouant des tours. Sans doute est-ce là le symbole résiduel d'un passé honteux ou l'on jouait avec mes sens et ma peur. J'aime à dire que j'ai pu être parfois, comme beaucoup d'entre nous, un martyr de cirque. Celui à qui l'on file des coup de pieds au fesses pour qu'il trébuche et que l'on aimait à arroser au pistolet à eau. Et dans ces occasions, je l'ai bien rendu aux plus fragiles, en reproduisant ces gestes de persécution peu glorieux. No doubt.
J'adopte à présent l'attitude de façade, celle qui consiste à paraitre ce que je ne suis pas. Tantôt rieur, tantôt sûr de lui. Je suis un clown triste sur commande.
Que l'on me fournisse le démaquillant, je me chargerai du reste.
Tout ceci me fait penser aux enfants d'Afghanistan qui reproduisent les schémas ancestraux, mysogines et dictatoriaux des plus âgés. Les faibles, les intellectuels, les sensibles, et surtout les filles, persécutées dès le plus jeune âge, font profil bas.
Tout ceci me fait penser au discours de mon père qui depuis s'est mêlé à tant de roman de science-fiction. Pourquoi donc se soucier d'intervenir ou non. S'il n'y avait la médecine je serais mort maintenant. Alors à quoi bon disserter, il y a ceux qui aiment à jouer et ceux qui regardent le jeu. Mais comment aller au delà du discours du père, comment aller au delà de ce qu'on ne comprend pas, des discours sur la Vie : intervenir ou pas telle est la question. Mais la question demeure quand les faits sont bien là : à chaque heure ils le font. Mais ces ils là ne seront jamais toi
La cour de récré est un cirque. Une reproduction microcosmique de la société avec ses salauds, ses naïfs, ses leaders, ses artistes. En pire.
Ce n'est pas la cour de récréation qui doit changer, c'est la société. Et la cour de récré suivra.